L’Ecole cantonale d’agriculture de Châteauneuf a été inaugurée officiellement le 13 octobre 1923. Ce jour-là, le Directeur Albert Luisier accueillait 77 élèves, dont 73 élèves internes, deux auditeurs bénévoles et deux élèves externes. Le corps professoral comportait 11 enseignants et un recteur aumônier.
Un siècle plus tard, l’Ecole d’agriculture du Valais compte 229 apprentis répartis dans les professions de l’agriculture, de l’arboriculture, du maraîchage, des métiers de la vigne et du vin ainsi que du paysagisme. Elle est également active dans la formation supérieure et continue. Le corps professoral compte aujourd’hui 106 intervenants provenant du service de l’agriculture, de l’Etat du Valais ainsi que du domaine privé.
En parcourant ce site internet, vous découvrirez ce qu’il s’est passé entre ces deux images séparées par un siècle d’histoire et d’anecdotes.
Vous y trouverez également toutes les informations sur les nombreuses étapes qui marqueront les festivités du centenaire:
- Une rétrospective de la conférence de presse
- La soirée des Anciennes et des Anciens
- La journée officielle
- Les portes ouvertes
- Les cuvées des 100 ans
- Les différents colloques et la possibilité de s’y inscrire
- Le livre des 100 ans de Châteauneuf et de l’agriculture valaisanne
- Notre présence à la foire du Valais
- Notre présence au Restoroute du Grand-St-Bernard à Martigny
- Bien d’autres surprises
Venez nous rendre visite régulièrement pour lire toutes les actualités. Nous nous réjouissons de célébrer nos 100 ans avec vous. Que la fête soit belle!
Raphaël Gaillard
Directeur

100 ans
de souvenirs
et d'émotions
La conférence de presse
21 mars 2023
Le premier jour du printemps rime avec le lancement des festivités du 100e anniversaire. Conseiller d’Etat en charge du Département de l’économie et de la formation, Christophe Darbellay préside la conférence de presse qui amène les journalistes présents au travers de différentes atmosphères et de différentes époques.
Le contexte de la création de l’école et les grandes étapes de son histoire
- Le programme des festivités du 100e anniversaire
- La vision pour l’école du 21e siècle
- Le nouveau logo de l’Ecole d’agriculture du Valais-Châteauneuf
- Le nouveau site internet des 100 ans
La Fête des Anciennes et Anciens
5 mai 2023
Plusieurs milliers de personnes ont fréquenté les bancs de Châteauneuf. Les cours pratiques, les cours théoriques, l’internat ont forgé un lieu fort entre les personnes en formation et l’établissement.
On dit volontiers que Châteauneuf a une âme et que cette âme, ce sont les Anciennes et les Anciens qui l’on créée et qui la perpétue. Que vous ayez fait l’Ecole ménagère ou l’Ecole d’agriculture du Valais – Châteauneuf, nous avons décidé de vous convier à une soirée riche en émotions. Vous allez vous retrouver à partager un repas de gala à la même table que vos collègues de classe et ceux de «l’école d’à côté».
«Emotions et souvenirs» seront les maîtres-mots de ces retrouvailles uniques. Durant la soirée, nous reproduirons les photos de classe de hier avec les participants d’aujourd’hui. Après le repas de gala, des bars avec différentes atmosphères seront ouverts. Le tout sera agrémenté d’une ambiance musicale pour les danseurs.
Informations pratiques
Emplacement
Pra Bardy à Aproz, lieu des Finales Nationales de la Race d’Hérens.
Programme
17h30 – Accueil des participants et apéritif
19h00 – Repas de gala
22h30 – Soirée des grandes retrouvailles
02H00 – Fin des festivités
Photographes et studio pour les photos de classes
Animation musicale durant la soirée
Inscriptions
chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
ou avec le formulaire d’inscription en ligne
Prix: 100.–
Paiement
Avec ce bulletin de versement. Le paiement validera votre participation
Délai d’inscription
20 avril 2023
Si vous n’avez pas reçu d’invitation écrite, c’est que nous avons perdu votre trace. N’hésitez pas à nous rejoindre! Plus nous serons nombreux, plus la fête sera belle!
Personnes déjà inscrites
La partie officielle
6 mai 2023
La journée du 6 mai 2023 lancera les festivités publiques du centenaire. Une partie officielle se déroulera dès 10h30 devant le bâtiment principal. Plus de 200 invités y seront conviés pour une cérémonie solennelle suivie d’un moment de partage. Par la suite, les convives pourront assister à notre journée portes ouvertes.
Journée portes ouvertes
6 mai 2023
Merci à tous les visiteurs d’avoir partagé ce moment ainsi que nos partenaires et sponsors. Ce succès n’aurait pas pu se faire sans vous.
Durant toute la journée du 6 mai 2023, le grand public aura l’occasion de découvrir le site de Châteauneuf et les défis auxquels les métiers de la terre et de la nature sont confrontés.
Infos pratiques
Date
Samedi 6 mai 2023
Horaire
10h00-17h00
Lieu
Ecole d’agriculture du Valais-Châteauneuf
Déplacement
Privilégier les transports publics avec la gare CFF et routière de Châteauneuf
Voiture
Suivre les indications mentionnées à la sortie d’autoroute
Voici les différentes étapes de votre visite et un petit descriptif des découvertes.
L’EPASC, notre établissement partenaire, l’Ecole professionnelle artisanale service communautaire présentera quelques-unes de ses activités.
Le bâtiment de l’Ecole d’agriculture du Valais vous permettra de découvrir les métiers enseignés, une exposition temporaire, des salles de classe au fil du temps, nos échanges internationaux, notre Trapgame et plein d’autres surprises.
L’agriculture est un pilier de la biodiversité. Vous allez découvrir des exemples de surfaces de promotion de la biodiversité et quels sont les différents programmes liés à celle-ci.
Le sol, cet inconnu ! Nous allons vous présenter différentes facettes et richesses du sol. Un profil et une caméra spécifiques perceront le secret de ce qui se passe sous nos pieds.
La protection des végétaux est un thème central dans la production apicole, surtout pour un canton comme le Valais. Des techniques prophylactiques, des moyens de lutte novateurs et respectueux de l’environnement seront présentés.
Un concours international des paysagistes se déroulera durant la manifestation. Une douzaine d’équipes de Suisse et d’Europe se mesureront pour présenter leurs réalisations en fonction d’un cahier des charges distribué.
Le mélange de Châteauneuf s’organisera à cette occasion. En tant que centre de compétences Hérens, le Domaine de Châteauneuf organisera un combat avec ses vaches pour déterminer la reine des 100 ans.
Les races autochtones sont une particularité forte de notre agriculture et une préoccupation pour nos autorités. Vous aurez la possibilité de voir des spécimens exemplaires de ces races, comme les moutons Nez Noir ou les chèvres Col Noir.
La mise en valeur de la production agricole représente un plus pour les exploitations. La fabrication du fromage est une richesse de notre région. Durant la journée du 6 mai 2023, nos experts fromagers élaboreront du fromage à raclette AOP et d’autres spécialités.
La protection des troupeaux est un défi capital pour le maintien de l’agriculture de montagne. Nous présenterons les concepts actuels pour protéger les troupeaux ovins, caprins et bovins.
La restauration fait partie intégrante de la chaîne de valeurs de l’Ecole d’agriculture. Vous aurez la possibilité de vous restaurer sur place comme si vous étiez en formation. Nous allons bien évidemment vous proposer des produits de notre région.
L’eau est un facteur capital dans le monde agricole. Pour tous, c’est LA richesse à préserver. Vous pourrez voir d’anciens et de nouveaux systèmes d’irrigation utilisés par les agriculteurs.
Les colloques
L'Ecole d’agriculture du Valais-Châteauneuf organise des colloques répartis sur l’ensemble de l’année. Vous trouvez ci-après la liste de ces colloques auxquels vous pouvez vous inscrire. Cette liste est évolutive. N’hésitez pas consulter régulièrement notre site internet.
Grand public
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
Grand public
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
Grand public
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Grand public
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
Grand public
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Grand public
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Grand public
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
Agriculture et environnement Quels seraient les bénéfices mutuels à favoriser
Grand public
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
Conférences et table ronde. Date juin avant les vacances scolaires
Demi-journée pour les communes et les services cantonaux
Focus aménagement du territoire – planification agricole – SDA (aspects qualitatifs ?)
Invitation d’experts/ intervenants (situation internationale et suisse) + présentation du SCA (enjeux cantonaux)
Sur invitation
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
Conférences et table ronde. Date novembre
Demi-journée pour les producteurs
Perspectives dans l’utilisation des produits phytosanitaires en arboriculture
Invitation d’experts/ intervenants (OFAG, OFEV, OFSAV) + présentation du SCA (enjeux cantonaux)
Sur invitation
Inscription à chateauneuf-100ans@admin.vs.ch
La Foire du Valais
du 29 septembre au 8 octobre 2023
L’Ecole d’agriculture du Valais-Châteauneuf sera hôte d’honneur de la prochaine Foire du Valais, du 29 septembre au 8 octobre 2023. Nous vous attendons nombreux sur notre stand. De plus amples informations suivront.
Le livre des 100 ans
Un coffret pour retracer 100 ans d’histoire
15 novembre 1923: les premiers élèves entrent dans les salles de classe de l’École d’agriculture du Valais – Châteauneuf. Les bâtiments viennent d’être construits, le domaine associé à l’école est en plein développement. Tout est à faire, pourrait-on dire! L’École cantonale – avec les stations agricoles qui lui sont associées – est au centre d’un vaste programme de modernisation de l’agriculture valaisanne.
Un siècle d’existence: l’occasion d’observer le chemin parcouru, de poser son regard sur le présent pour mieux imaginer l’avenir. C’est ce que propose de faire le Service cantonal de l’agriculture durant cette année du 100e anniversaire. Parmi les projets phares: un livre d’histoire et cinq cahiers «Actualités» réunis en un coffret. Coordonné par l’historienne Delphine Debons, le projet réunit divers intervenantes et intervenants, dont quatre artistes (Hélène Béguelin, Matthieu Berthod, Ambroise Héritier et Pauline Lugon) qui enrichissent les textes de leur regard et de leur style.
S’adressant à un large public, le coffret propose un livre de synthèse richement illustré sur l’histoire de l’École d’agriculture (100 p. environ), quatre cahiers abordant par des entretiens et des reportages des thématiques incontournables pour l’agriculture d’aujourd’hui (Alimentation, Environnement, Paysage, Image) et un dernier réunissant des parcours de vie de personnes diplômées de l’École d’agriculture.
Parution
mi-novembre
Prix
45.– en souscription jusqu’au jeudi 23 novembre 2023.
55.– par la suite
Précommande
Dès le 4 mai 2023
Editeur
Coll. Cahiers de Vallesia, Archives de l’Etat du Valais
Conception et rédaction principale
Delphine Debons
Contributions
Laura Bottiglieri, Anne Bourban, Pascal Ruedin
Regards d’artiste, illustrations
Hélène Becquelin, Matthieu Berthod, Ambroise Héritier, Pauline Lugon
Graphisme
Atelier Etco, Paloma Garcia Magliocco
Le restoroute du Grand-St-Bernard
du 18 août au 15 octobre 2023
L’Ecole d’agriculture du Valais-Châteauneuf prendra ses quartiers au restoroute du Grand-St-Bernard du 18 août au 15 octobre 2023. N’hésitez pas à vous y arrêter et à en parler autour de vous. De plus amples informations suivront.
La cuvée des 100 ans
Afin de célébrer le centenaire de l'Ecole d'agriculture du Valais – Châteauneuf et la relation étroite entre la formation théorique de l'école et la partie pratique sur le Domaine de l'Etat, deux crus seront spécialement élaborés pour l’occasion.
En réservant ces crus durant les festivités, vous vous assurez d'avoir accès à des vins de grande qualité avant qu'ils ne soient épuisés.
Duopack Cornalin et Petite Arvine (2x75cl) – 60.00
Offre limitée à 2 duopacks par personne.
Actualités
Portes ouvertes
Journée découverte de l'Ecole d'Agriculture de Châteauneuf
Fête des Anciennes et Anciens
Soirée émotions et partage pour les Anciennes et Anciens de Châteauneuf (sur inscription)
100 ans de formations, de souvenirs et d’anecdotes
Pour marquer le centenaire de l’Ecole d’Agriculture du Valais, les apprentis de 2ème année ont rencontré des anciens élèves de Châteauneuf afin de leur poser des questions sur leur passage à l’EAV. Ces entretiens avec formateurs, grands-pères ou amis ont permis d’évoquer l’évolution de la formation et de l’agriculture en Valais mais surtout les bons moments passés comme les voyages d’études, l’internat ou les repas à la cantine.

1946
Victor Cajeux rejoint l’EAV
Entretien par Julien Cajeux, apprenti paysagiste en 2ème année
Bienvenue dans cet interview. Je m’appelle julien Cajeux, je suis actuellement en formation à l’École cantonale d’agriculture de Châteauneuf, dans la filière paysagiste.
Aujourd’hui, j’ai la chance d’interwiewer mon grand-oncle qui a été auparavant formé dans cette même école.
Je m’appelle Victor Cajeux, je suis né en 1930 et je suis originaire de Fully. J’ai toujours travaillé en temps qu’agriculteur indépendant dans les vignes, la culture maraichère, les arbres et l’élevage d’animaux que j’ai arrêté en 1965.
À quel âge aviez-vous été scolarisé dans l’école d’agriculture de Châteauneuf ?
J’ai commencé ma formation scolaire le 2 novembre 1946. Le directeur de cette école s’appelait M. Albert Luisier. À cette époque, les autorités politiques suisses voulaient que les élèves formés dans ce genre d’école puissent être polyvalents, c’est-à-dire qu’ils puissent travailler dans n’importe quel domaine agricole en Suisse après leurs études.
Nous sortions de la guerre, les prix agricoles étaient garantis par la Confédération. Dès le début de l’année 1946, ces prix ont été libérés. Cela a facilité une importation de produits agricoles étrangers. Nous avons vécu la première crise de vente de la tomate indigène.
En ce temps-là, pour qui travailliez-vous ?
Je travaillais dans ma propre famille qui possédait un petit domaine agricole, composé de vignes, de champs arboricoles, maraichers, de cultures céréalières et d’élevage d’animaux.
Y avait-il une bonne ambiance dans le travail, l’école et la famille ?
Oui, mon père me laissait beaucoup d’initiatives, mais le travail était dur. C’était le lot de presque tous les agriculteurs que je côtoyais.
Étiez-vous le seul dans votre famille à avoir été formé par cette école ?
Oui, j’étais le seul. Mon frère Amédée a suivi une formation agricole accélérée (les cours centraux).
Quelles étaient les branches enseignées ?
La formation normale durait deux semestres. La première année, en plus des branches principales, nous avions beaucoup de branches secondaires (géographie, histoire…). En deuxième année, nous avions que des branches principales.
Quelles technologies utilisaient les enseignants ?
Nos enseignants utilisaient le tableau noir, les élèves écrivaient avec des plumes rechargeables et des crayons. Les premiers stylos à bille apparaissaient à cette époque.
Comment étaient organisés vos cours ?
Les cours commençaient le lundi matin à 8h00, et se terminaient le samedi à 16h00. Nous avions une demi-journée de travaux pratiques par semaine, par exemple, traire les vaches, vendanger, semer les céréales…
Comment jugiez-vous vos enseignants en ce temps-là ?
Très gentils et compréhensifs. Ils avaient vraiment le souci, ainsi que le directeur, d’aider les élèves les plus faibles
Quel moyen de locomotion utilisiez-vous pour vous rendre en cours ?
À pied jusqu’à la gare de Charrat, puis en train.
Quel genre de machines disposiez-vous à l’EAV ?
Nous avions le premier tracteur Bucher. Dans notre exploitation familiale, nous disposions d’un cheval et d’un mulet, ainsi que des premiers treuils à moteur et des pompes manuelles pour traiter les vignes et les arbres.
Nous utilisions le cuivre, le soufre, le pyrèthre, la nicotine, l’arséniate, de plomb ou de chaux pour lutter contre les divers ravageurs.
Alliez-vous à la cantine ?
Oui, trois fois par jours. Pour le petit déjeuner, on nous servait un jour sur deux, de la polente avec un excellent chocolat chaud. C’était les cuisinières de l’école ménagère, située à côté de notre école, qui nous cuisinaient tous nos repas.
Fréquentiez-vous la chapelle de l’école ?
La messe avait lieu tous les jours, mais ce n’était pas obligatoire d’y participer. Les élèves pouvaient choisir leur fréquence. Les cours de religion étaient donnés durant les deux années de formation et nous suivions une retraite annuelle spirituelle de trois jours.
Comment étaient disposées les chambres de l’école ?
Je dormais dans un dortoir de 27 lits.
Quelles étaient les activités extra-scolaire prévues par l’école ?
Il n’y en avait peu. Je me souviens d’avoir visité la fonderie d’Ardon.
Citez-moi quelques joyeux souvenirs vécus
J’ai appris à traire à deux élèves Belges, l’un diplômé universitaire et l’autre pilote d’avion dont les parents possédaient une ferme de 100 vaches !…
En 1946, apparaissent les premiers jets de combats militaires à l’aéroport de Sion, les Vénoms. Lors de leurs bruyants décollages notre professeur devait arrêter le cours.
Que conseillez-vous aux jeunes apprentis actuellement en formation par cette école ?
Il faut bien étudier pour pouvoir être à l’aise dans la pratique agricole. Aujourd’hui, les possibilités d’apprentissages sont énormes.
Avez-vous un regret ?
Oui, si j’avais pu étudier dans un technicum agricole, tel que celui de Zollikofen, je l’aurais fait. Cependant, j’ai vécu une belle vie d’agriculteur indépendant, et si c’était à refaire, je la choisirais à nouveau.
Merci beaucoup de nous avoir témoigné votre parcours vécu à Châteauneuf ainsi que dans votre exploitation familiale.
Vive école d’agriculture !

1961
Jacques Frossard obtient son CFC d’agriculteur
Entretien par Marielle Dorsaz, apprenti agriculteur en 2ème année
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Jacques Frossard, je suis né le 6 février 1942, je suis le 5ème d’une famille de 12 enfants. Notre papa était aussi agriculteur. Je suis allé à l’école de Châteauneuf de 1959 à 1961 sous la direction de M. Marc Zufferey.
Pour quelles raisons as-tu passé par l’école de d’agriculture de Châteauneuf ?
J’ai toujours été dans le bétail, toujours ambitionné, intéressé … mais après l’école primaire, j’ai dû rester deux ans à la maison pour aider la famille parce que mes grands frères étaient déjà partis travailler ailleurs et il fallait faire vivre cette grande famille. A 17 ans, j’ai pu aller à Châteauneuf pour me perfectionner et ça a été une grande joie !
Ou étais-tu en entreprise formatrice ? As-tu fait tout ton apprentissage dans la même entreprise ?
A l’époque, on restait à l’internat à Châteauneuf. Du dimanche soir au samedi midi, 6 mois par année. On n’avait donc pas d’entreprise formatrice.
Comment était organisée l’école ? (Programme scolaire, aménagement des bâtiments, déroulement de la profession, …)
Le matin, on avait des cours et l’après-midi, on allait travailler à l’extérieur. On mangeait à l’école. On était tous ensemble, il n’y avait pas encore de spécification. Il y avait des viticulteurs, des arboriculteurs, des agriculteurs de plaine et des agriculteurs de montagne. En ce temps-là c’était la vigne qui primait…
Peux-tu me parler d’une journée type quand tu étais à l’école ?
La diane était à 6h puis on allait à l’étude jusqu’à l’heure du déjeuner vers 7h30. Les cours débutaient vers 8h30 jusqu’à midi. Après une petite pause, on recommençait jusqu’au soir vers 17h. C’était une heure par branche ou deux heures pour les branches importantes. On retournait à l’étude avant le souper puis on faisait une promenade avant d’aller se coucher. On passait toute la semaine à Châteauneuf. C’était intensif.
Quelles sont été les plus grosses difficultés que tu as rencontrées lors de ton apprentissage ?
J’étais très heureux d’aller à l’école et je me suis bien adapté. Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières.
Après avoir obtenu ton CFC ? Quel a été ton parcours ?
J’ai repris l’exploitation avec mon papa. En ce temps-là, l’agriculture était difficile. On avait pas mal de terrains qui nous revenaient. On avait encore la traction du cheval, le premier tracteur est arrivé en 1968. Nous avons construit la nouvelle ferme en 1972. J’ai fait la maîtrise en 1983 et durant cette période, j’ai également fait de la politique. J’étais député. Je pense avoir moi-même engagé une bonne trentaine d’apprenti. Le premier était Stéphane Maret de Martigny. Le dernier, … je ne m’en souviens plus.
As-tu des souvenirs sur les coûts de l’école ?
Il me semble que ça coûtait 500 francs par année pour l’écolage, environ 100 francs par mois. Comme nous étions une grande famille, on avait demandé à une association qui nous avait aidé à payer les frais.
Comment étais divisé les classes ?
On était une bonne équipe ! Combien… ? Entre 25 et 30 élèves. Les filles et les garçons été séparés. Il était du reste interdit de regarder ou de faire des sourires aux filles ! Mais certains élèves faisaient quand même des variantes … Moi, ça ne m’a jamais posé de problèmes…
Est-ce qu’il y avait beaucoup d’hors canton dans l’école ?
Il y avait en tous cas 2 genevois et 1 étranger dont je ne me souviens plus de la nationalité.
As-tu encore des souvenirs de ton passage à l’école ? lesquels ?
Je n’ai que des bons souvenirs de cette école ! Mais en discutant avec mes sœurs elles sont comme souvenirs la journée de remise des diplômes. Cette journée a toujours été très appréciée, tant par les jubilaires que par les familles, accompagnants, parents et amis présents à cet évènement. Une très bonne ambiance s’y dégageait.
As-tu encore des contacts avec tes rencontres à Châteauneuf ?
J’ai fait partie du comité des « anciens » durant presque 30 ans. Une assemblée, une sortie annuelle et plusieurs réunions du comité par année. A l’époque, on était 150 lors de ces assemblées. La salle en bas dessous était craquée. Cette année, on était à peine une trentaine à participer. Les jeunes aujourd’hui, ça n’est plus la même chose…
J’ai aussi été nommé président de la Fédération de la Race d’Hérens alors comme les bureaux étaient à la station juste derrière l’école, j’ai souvent passé par là…
Est-ce que tu as remarqué des changements dans cet établissement qui t’ont frappé ?
Le système « à nous » de l’internat était rigide comme à l’armée… alors aujourd’hui je trouve qu’ils ont un peu trop lâché… On était là toute la semaine. Il n’y avait qu’un seul externe, alors tous les autres ont s’entendait bien. Lui, il rentrait à la maison alors il était un peu à part et il n’y avait pas les téléphones comme à présent pour discuter.
Comment allais-tu à l’école depuis la maison ?
Le train est arrivé jusqu’à Bagnes en 1953. On allait à pied jusqu’à la gare d’Etiez et on prenait le train pour aller jusqu’à l’école. Parfois, il arrivait qu’on arrive à Sion alors il fallait redescendre en bus pour Châteauneuf…
Avais-tu des cours pratiques ?
En général, l’après-midi, on allait à l’extérieur travailler sur le domaine pour la taille des vignes ou des arbres ou les cultures. On passait aussi beaucoup de temps à la ferme avec le bétail laitier. On appelait ça « la vacherie ». L’école possédait un beau troupeau de bétail, bien sélectionné. Une lignée de la Race d’Hérens du côté du chemin de fer et une ligne de grosses blanches en face, une vingtaine de chaque. Les domestiques étaient formidables et avaient vraiment à cœur de bien faire. Maintenant, c’est un peu dommage car il y’a moins de bêtes et il n’y a plus de blanches…
Quelles sont les choses que tu referais et que tu ne referais pas ?
J’ai été content de faire tout ce que j’ai fait ! Y’a un vieux en haut au Levron qui ne s’est pas marié et un jour il m’a dit que c’est la seule chose qu’il ne referait… pas de ne pas se marier !
Peux-tu dire quelques mots sur l’ambiance des classes ?
On avait vraiment des professeurs de valeur. L’économie rurale par Marc Zufferey, il était ingénieur agronome. L’étude des sols par Franz Wiedmer également ingénieur agronome. Les frères Michelet pour la comptabilité et l’arboriculture ou encore Max Besse pour les améliorations foncières. C’était des gens qui savaient de quoi ils parlaient. L’ambiance des classes était très bonne.
Est-ce que tu faisais des sorties avec l’école ? Lesquelles ?
On ne faisait pas du ski. Par contre, on allait faire des visites de fermes ou des exploitations agricoles ailleurs. Je me rappelle d’une sortie au Val d’Anniviers à Grimentz. On est allé dans la cave où ils font le vin des glaciers. C’est un vieux tonneau qu’ils ne vident jamais et dans lequel ils remettent toujours dedans. Le fond ne doit plus être très bon… Cela nous a permis de connaître une autre vallée.
Qu’en as-tu pensé de ta période à l’école d’agriculture ?
J’ai toujours du plaisir en pensant à Châteauneuf. Finalement, cette période a marqué toute ma vie et j’aime retourner dans cette maison ! Quand on rencontre du monde et qu’on nous dit « Ha, un ancien de Châteauneuf…» ça fait très plaisir d’être reconnu !
Est-ce qu’un membre de ta famille t’as suivi sur cette voie ?
Tout d’abord, mon papa a fait Châteauneuf en 1924-1926, mon frère Philippe de 1965-1967 puis il y a des neveux et nièces mais je ne me rappelle pas les années. Yvan Frossard à Trient (chèvres et vaches), Angélique Marquis-Frossard à Chandonne-Liddes (vaches laitières), Alexandre et Alain Frossard qui ont finalement repris la ferme familiale en 2007 lorsque je suis arrivé à la retraite. Alain a également fait le brevet et peut engager des apprentis et aussi Baptiste Frossard à Orsières, le fils d’un de mes frères. Il a fait son apprentissage chez Pillet puis, le brevet et maintenant il est entrepreneur agricole à Orsières.
« Un grand merci à Jacques pour ce bel entretien. Il a promis de participer à la journée du 100ème prévue en mai 2023. Il se réjouit déjà de revenir à Châteauneuf et pense que peut-être ces copains d’école Lattion, Darbellay, Mottier, … seront aussi là pour se remémorer les bons moments partagés. »

1973
Daniel Taramarcaz rejoint l’EAV
Entretien par Maxime Fellay, aprenti arboriculteur en 2ème année
Pouvez-vous vous présenter ?
Alors Daniel Taramarcaz, marié, père de 2 enfants, à la retraite aujourd’hui.
En quel filière avez-vous fait votre apprentissage à Châteauneuf ?
En culture spéciale, c’est-à-dire arboriculture, viticulture et maraichère. Les trois filières en même temps.
Comment se passait une année de cours à Châteauneuf ?
Les cours avaient lieu uniquement en hiver en 1ère et en 2ème années. On était internes, on avait des cours à l’école le matin et des cours pratiques sur le domaine de Châteauneuf, l’après-midi. Il y avait des cours de taille sur les différentes formes de conduites des arbres du domaine, on apprenait aussi à tailler la vigne. Pour les cultures maraîchères on voyait le triage des pommes de terre et les différents travaux avec les légumes de saison. En 3ème année on avait des cours à la cave sur la mise en bouteille.
Combien de CFC étaient disponibles à l’époque ? combien en avez-vous fait ?
Il y avait le CFC agri, le CFC arbo, viti, maraicher, 3 que j’ai fait, et caviste.
Il y avait aussi les serristes qui avaient la même formation que nous mais avec une spécialisation en plus pour les serres.
Y avait-il des logements sur place ? qui pouvait en bénéficier ?
Pratiquement tous les élèves étaient internes à Châteauneuf, on rentrait le weekend à la maison et le retour à l’internat se faisait le dimanche soir. On dormait dans le bâtiment principal au-dessus les classes. C’était très cadré mais c’était une ambiance très amicale
Est-ce que des journées sportives étaient organisées ? que faisait on à cette époque ?
Oui il y avait 2 jours de ski par années, on avait été à Nendaz et Veysonnaz.
Quel souvenir en gardez-vous ?
C’était une école de vie, l’internat c’était un choc, pas dur, mais on n’était pas habitué à dormir en dehors de la maison. On s’est fait de bons amis qu’encore aujourd’hui on côtoie. C’était assez stricte si on veut, il y avait certains jours où on devait aller à la messe dans la petite chapelle.
À quoi ressemblaient les mesures disciplinaires à votre époque à l’école ?
Certaines fois on devait aller donner un coup de main à l’écurie si on avait fait des bêtises, sinon on restait à l’étude. Mais les sanctions n’étaient pas trop méchantes. Il ne fallait pas se faire chopper, il fallait écouter ce que l’on te disait de faire.
Après votre CFC quelles études supérieures avez-vous faites?
Après le CFC j’ai fait la maitrise fédérale en arboriculture fruitière en 1987.
Comment cela se passait une maitrise quand vous l’avez faite ?
J’ai fait la maîtrise avec Jean Olivier Cajeux en arboriculture, on travaillait beaucoup ensemble comme lui avait fait l’école de commerce il était bon dans tout ce qui était comptabilité, il me faisait des résumés, et comme moi j’étais assez bon dans la technique je lui en faisais aussi et on s’échangeait ces fiches. Les cours se passaient à Changins pour la plupart mais certains cours on avait pu les avoir en Valais à Châteauneuf. On a commencé la maitrise à 15 et on a fini à 7.
Estimez-vous être sorti avec un bagage suffisant pour vous lancer ?
Après Châteauneuf, non, il faut encore quelques années de pratiques. Celui qui est intellectuel il n’aura pas de souci car lui il continue d’étudier donc il ne s’aperçoit pas, par contre si tu arêtes 10-15 ans l’école c’est là que c’est difficile à reprendre parce que tu connais tout, tu sais de quoi on parle mais tu as oublié certaines choses qu’il faut réapprendre.
Dans votre vie avez-vous vu évoluer l’école et l’agriculture ? comment cela s’est fait ?
Alors on a toujours fait des cours de formation mais surtout on a travaillé depuis les années 80 sur la lutte intégrée en arboriculture et en viticulture avec M. Karlen et Augustin Schmidt. On a mis en place le label cultival.
Comment avec votre entreprise vous avez été amené à collaborer avec Châteauneuf ?
Avec Châteauneuf on a évolué dans tout ce qui est technique de traitement et de contrôle en vergers, ça a été le gros changement qu’on a eu parce qu’on a dû apprendre la différence entre les auxiliaires et les ravageurs. Le fait de pouvoir avoir un échange sur ces contrôles a permis d’avoir une cohésion entre les producteurs. On se retrouvaient avec un moniteur et un technicien de Châteauneuf ou des stations fédérales et on faisait des groupes dans tout le Valais pour faire ces contrôles. Chaque producteur contrôlait une de ces parcelles. A un moment donné, à Fully, on était entre 50 et 60 personnes donc 50 à 60 parcelles.
Maintenant que vous êtes à la retraite, comment c’est passé votre vie professionnelle après l’école ?
La maitrise m’a permis d’avoir certaines connaissances que je n’avais pas avant et que j’ai pu enseigner à d’autres certaines choses qu’il y avait dans les livres que tu n’arrives pas à comprendre. C’était très dur d’avoir les cours et de mener à fond une entreprise, il y a seulement 24h par jours. L’organisation d’un patron aujourd’hui elle est lourde et partir des jours et des jours comme ça c’est très difficile. Malgré le fait que mon frère était déjà sur l’entreprise ce n’était pas simple de se libérer et il y avait aussi des jeunes à la maison qui ne faut pas oublier.
Comment le métier à évolué en toutes ces années ? est-ce plus positif ou négatif ?
Ce qui est surprenant en agriculture c’est qu’on a un pouvoir de se remettre en question et d’adaptation énorme, parce qu’il n’y a jamais rien d’acquis, ce qui est juste aujourd’hui pour nous est faux demain pour d’autres personnes. L’agriculture est tout le temps en évolution, c’est une évolution plutôt positive mais aujourd’hui je trouve que certaines personnes s’occupent beaucoup de l’agriculture et nous disent comment on devrait travailler alors qu’ils ne connaissent pas l’agriculture. Sur le terrain nous devons parfois décider de manière très rapide si on doit lutter contre le gel ou pas, traiter ou pas, est-ce qu’on prend un risque ou pas. Ce sont des décisions qui peuvent avoir des conséquences très importantes. Dans les livres on n’apprend pas à prendre ces décisions. Sur ces choses là le cerveau doit être très rapide pour prendre les bonnes décisions au bon moment.
Et une petite dernière, comment voyez-vous l’agriculture dans 100 ans ?
Pour répondre juste, le temps nous le dira. C’est impossible de donner des prévisions. Avant on faisait des prévisions en disant que pour 15 ans on serait bon, aujourd’hui ce qui est juste aujourd’hui sera faux demain. Donc c’est ce que j’ai dit plus tôt le pouvoir d’adaptation qu’on a est énorme.
Mais cependant le problème du respect de l’agriculture est simple, il faut des conflits ou des coups durs pour respecter l’agriculture. Tant que les gens n’ont pas faim ils ne nous respectent pas, mais dés le moment où on touche au porte-monnaie ou que les gens commencent à manquer de nourriture ils respectent les producteurs.
Merci pour le temps que vous m’avez accordé pour cet interview M Taramarcaz.

1986
David Luyet obtient son CFC en cultures spéciales
Entretien par Pierre Luyet, apprenti viticulteur en 2ème année
Alors bonjour Monsieur, pouvez-vous vous présenter brièvement s’il-vous plaît ?
Alors bonjour, je me prénomme David Luyet, 56 ans, viticulteur de profession, responsable de l’entreprise La Cave du Roy à Savièse, et ancien élève de l’Ecole d’Agriculture valaisanne.
En quelle année êtes-vous passé par l’EAV ?
Oh, j’ai fait ma scolarité il y a un ou deux ans en arrière, de 1984 à 1986 (ces chiffres ne me rajeunissent pas hahaha ).
Pourquoi avoir suivi cette école ?
Eh bien c’est simple, je l’ai fait pour avoir le CFC principalement.
Principalement ? Était-il obligatoire d’avoir ce papier pour exercer ?
Non, pas vraiment. À l’époque les CFC étaient moins nécessaires que maintenant.
Dans ce cas, qu’est-ce qui vous a poussé à faire cette école ?
Bonne question, je dirai que c’est avant tout la passion. Mon père et mon grand-père m’avaient bien formé en m’enseignant tout leur savoir sur la vigne, mais je voulais approfondir mes connaissances.
D’un point de vue social, ces années vous sont-elles apporté quelque chose ?
Bien sûr ! Beaucoup de choses même. Surtout des amitiés. Suivre une école avec des personnes qui ont la même passion que vous, c’est sûr que ça vous fait des copains !
Avez-vous gardé beaucoup de contacts provenant de l’école ?
Oui, j’ai encore quelques contacts avec mes anciens camarades. Ça fait toujours plaisir de se revoir, parler du bon temps, parfois même s’entraider !
Comment étaient organisées les périodes de cours/travail ?
Eh bien c’est facile, on faisait six mois de cours, puis six mois de “vacances scolaires”, durant lesquelles on travaillait aux vignes.
Etiez-vous inscrit à l’internat ?
Alors oui, j’ai fait six mois d’internat, lors de ma première année. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai appris à aimer le bétail hahaha
Comment cela ?
En fait, quand on faisait des conneries, les surveillants nous donnaient comme punition d’aller gouverner le bétail de la ferme de l’école le matin. Et avec la bande qu’on était, je peux vous dire qu’on s’est souvent levé plus tôt!
Les surveillants étaient-ils sévères ?
Non, pas vraiment. Ils étaient plutôt compréhensifs, parfois ils riaient même bien avec nous. Il faut dire qu’on leur a fait quelques crasses, mais jamais des coups méchants.
Pensez-vous que beaucoup d’aspects de l’école ait changé entre votre passage et maintenant ?
Evidemment. Il faut dire que trois de mes enfants ont décidé de passer par cet établissement, donc je suis assez plongé dedans ! Tellement de choses sont différentes, et même si je suis de la vieille école, je suis sûr que ce sont de bons changements. Nos métiers évoluent, et c’est impératif que la formation suive cette évolution.
Viendrez-vous le constater vous-même à l’occasion du centenaire de l’établissement le 6 mai prochain ?
Bien sûr ! Je vais pas rater une telle occasion de me replonger dans mes souvenirs en buvant un bon verre avec mes anciens camarades !
Avez-vous un dernier conseil à donner aux actuels élèves de l’école ?
Croyez-moi, vous faites le plus beau métier du monde, mais vous le découvrirez vraiment après l’école. Donc profitez de votre formation, faites quelques conneries de temps en temps, remerciez Dieu pour la beauté de la nature et surtout souriez à la vie !

2006
Michel Martella obtient son CFC de viticulteur
Entretien par Nolan Matas, apprenti caviste en 2ème année
Pour célébrer le centenaire de l’Ecole d’Agriculture du Valais, nous avons eu l’occasion de nous renseigner sur son passé grâce à des interviews d’anciens élèves. Ainsi, interroger le responsable de la cave Provins m’a semblé évident. Laissez-moi donc vous présenter le portrait de Michel Martella.
Alors qu’il est à son poste actuel depuis 2017, Michel Martella n’a pas toujours vécu en Valais. Ayant grandi au Tessin, il peut sembler surprenant qu’il ait étudié à Châteauneuf ; son choix s’est porté sur cette école, car elle est reconnue et bien réputée pour sa formation en viticulture, soit la formation qu’il désirait suivre.
À son époque, dit-il, l’école était déjà très animée : il y avait beaucoup d’élèves et aussi plus de cours à suivre. En effet, tous les élèves suivaient des cours de production animalière et végétale lors de leur première année, puis se décidaient sur la direction qu’ils préféraient. Cela offrait alors une plus grande diversité de connaissances alors que nous sommes plus restreints à notre branche spécifique maintenant. Ravi d’avoir une formation aussi complète, Michel Martella déplore tout de même le manque d’enseignement quant à l’agriculture biologique ou aux cépages résistants, certes moins répandus à cette époque.
Un anniversaire, c’est aussi un évènement qui rappelle les bons moments passés, comme les deux voyages d’étude que Michel a pu faire à l’occasion de ses deux CFC, de viticulteur et caviste. Bien sûr, il se souvient aussi des bonnes relations qu’il entretenait avec ses professeurs et ses camarades de classes, qu’il eut l’opportunité de revoir à multiples reprises.
À ses yeux, l’école fonctionne parfaitement et rien n’est à redire. Heureux de célébrer ces 100 ans, il espère qu’elle perdurera tout en continuant d’innover pour faire face aux changements de économiques et environnementaux qui modifieront l’agriculture de demain. Ainsi, il se réjouit de continuer sa collaboration avec l’école pour former plus amples apprentis.
Voici donc le portrait de Monsieur Martella, un des nombreux élèves ayant franchis le seuil de notre établissement sur ce dernier siècle. Pour résumer ses dires, en somme très positifs, je lui ai posé une ultime question : « – Si tout était à refaire, tu referais tout pareil ? – Oui. ».

2014
Jonathan Savioz obtient son CFC de paysagiste
Entretien par Louise Fragnière, apprentie paysagiste en 2ème année
Bonjour à tous, cet interview a été réalisé dans le cadre des 100 ans de l’École d’agriculture du Valais. J’ai choisi d’interviewer Jonathan Savioz qui est l’adjoint du chef jardinier de la section Parcs et Jardins de la Ville de Sion. C’est également un ancien élève de l’EAV et un intervenant pour certains cours pratiques de la filière paysagiste.
En quelles années étais-tu à l’école d’agriculture ?
J’ai fréquenté cette école de 2011 à 2014.
Selon toi, la fréquentation de l’école a-t-elle augmenté ou diminué ?
La fréquentation de l’école a connu une stagnation voire une éventuelle augmentation surtout dans la filière paysagiste.
Comment pourrais-tu décrire l’ambiance générale au sein de l’établissement ?
L’ambiance générale de l’établissement a toujours été bonne. Dans la filière paysagiste, il y avait une certaine complémentarité et solidarité entre les élèves. La rivalité était tout de même marquée entre chaque filière enseignée dans cette école.
Quelle anecdote pourrais-tu me raconter sur ton cursus à l’école d’agriculture ?
Lors des examens de fin d’apprentissage, je me suis rendu compte qu’un de mes collègues de classe éprouvait un certain nombre de difficultés à reconnaître les plantes principalement au niveau des couleurs. Après avoir longuement essayé de lui expliquer certaines différences évidentes, il m’a fait comprendre qu’il était bel et bien daltonien et que la nomenclature resterait toujours compliquée pour lui. C’est durant les examens pratiques de CFC que j’ai pu l’aider. Lors de la construction des escaliers, les experts avaient tiré une ligne rouge pour marquer le début des escaliers. Mon collègue ne distinguait pas non plus cette ligne, j’ai alors pu lui montrer plus clairement où se trouvait le repère imposé.
Quelles sont les motivations qui t’ont poussées à venir étudier dans cet établissement ?
Étant donné que l’entreprise dans laquelle je me formais se trouvait à Sion, la localisation de cet établissement était un des points principaux qui m’ont poussé à venir étudier à l’École d’Agriculture du Valais.
Comment la filière paysagiste a été accueillie dans cette établissement ?
Cette filière a été très bien accueillie, elle a apporté un nouveau souffle à cette école malgré le fait que le paysagisme ne soit pas en rapport direct avec l’agriculture.
Le métier de paysagiste était un métier plutôt masculin auparavant. Comment étaient vues les filles qui se lançaient dans cette formation ?
Je n’ai malheureusement pas eu de filles dans ma classe, mais on peut constater que de plus en plus de filles se lancent dans ce métier ce qui apporte une nouvelle dynamique à la profession. Ces dernières ont un point de vue différent de celui des garçons et cela permet de développer une certaine complémentarité dans les tâches à effectuer. Le côté physique de ce métier est souvent vu comme un point négatif, mais la gente féminine a la faculté d’apporter un côté plus créatif et esthétique au domaine.
Quelles difficultés as-tu rencontrées durant ta formation ?
Étant donné que j’ai commencé ma formation à l’âge de 23 ans, j’étais confronté à des gens plus jeunes dans ma classe et l’état d’esprit n’était pas forcément le même que le mien. J’ai donc essayé de m’intégrer sans passer pour le « grand frère » du groupe et être vu comme un élève à part entière.
Suite aux difficultés que tu as rencontrées durant ta formation, est-ce qu’elles t’ont permises de développer des moyens pédagogiques pour aider les apprentis que tu formes actuellement à ne pas rencontrer les mêmes problèmes ?
Ce métier est très propice à la reconversion. De plus en plus de jeunes sont mal aiguillés au début de leur formation et se retournent vers un travail plus manuel et plus proche de la nature. Je souhaite donc aider et accompagner au mieux les personnes qui désirent se relancer dans une formation malgré un âge plus avancé
Combien d’années durait la formation de paysagiste à l’école d’agriculture ?
Elle durait 3 ans comme actuellement.
Comment trouves-tu que le métier de paysagiste a évolué en 15 ans ?
Ce métier a évolué positivement en 15 ans. La biodiversité et l’environnement sont deux sujets au coeur des débats actuels. De plus en plus de gens accordent de l’importance à leurs extérieurs tout en essayant de revenir le plus possible aux sources directes de la nature. Le fait de consommer des produits locaux redevient à la mode. Par exemple, certaines personnes essaient même de consommer les pommes qu’ils ont cueilli eux-mêmes dans leur jardin. Le paysagiste a donc un rôle essentiel à jouer.
Quels sont les éléments qui ont changé et qui aurai dû rester pour compléter la formation ?
La formation était déjà très complète. Les changements qui ont été apportés d’années en années ont professionnalisé d’avantage cette école. L’encadrement de la filière paysagiste est de plus en plus structuré.
Comment était établi le plan de scolarité ? Avais-tu tous les cours en hiver et uniquement de la pratique au sein de l’entreprise en été ? Ou avais-tu les cours tout au long de l’année comme à l’heure actuelle ?
Le plan de scolarité était plus ou moins similaire. Les cours étaient plus épars durant les saisons chaudes (printemps, été, automne), car c’est à cette période de l’année que les entreprises ont plus de travail. Les cours blocs avaient lieu principalement en hiver, car les entreprises se retrouvent avec une charge de travail nettement moins importante, voir même au repos.
De quelle manière avaient lieu les cours pratiques ?
Les cours pratiques étaient nettement moins encadrés. Pour chaque section de cours, un lieu était défini en fonction de la tâche à effectuer. L’intervenant changeait pour chaque section. Certaines fois c’étaient des patrons d’entreprise, d’autres fois des employés, … Chacun nous montrait sa manière personnelle d’effectuer la tâche. Les intervenants pouvaient même varier d’une année à l’autre et deux classes différentes ne voyaient pas la même pratique.
Étant donné que tu enseignes certains cours pratiques, as-tu observé des changements au niveau de l’enseignement du métier ?
Oui, les cours pratiques sont actuellement encadrés par une seule personne qui est responsable du suivi de toutes les classes de paysagistes. Les cours sont strictes et rigoureux, la matière est établie. La façon d’enseigner les cours pratiques va certainement évoluer durant les prochaines années, mais la base du cours et le cadre vont rester similaires.
Envisageais-tu, dès le début de ta formation d’occuper le poste actuel ?
Non, je ne m’étais jamais vraiment posé cette question durant ma formation, mais j’ai tout de suite développé une passion pour ce métier. J’ai pu, d’années en années, gravir les échelons au sein de l’entreprise pour pouvoir occuper le poste actuel. Je savais dès le début que je voulais continuer à travailler dans ce domaine sans me restreindre à exécuter le strict minimum. Je souhaitais avoir davantage un œil sur la gestion des chantiers et des entretiens sans forcément être directement adjoint du chef jardinier.
Aurais-tu aimé continuer à faire plus de pratique ?
Avec le post que j’occupe actuellement, le terrain reste un élément fondamental au niveau du contact avec les gens. J’essaie aussi d’apporter un regard extérieur sur les éléments qui me paraissent essentiels dans ce métier.
Étant donné qu’après avoir obtenu notre CFC, nous avons les capacités de pouvoir ouvrir notre propre entreprise, penses-tu avoir obtenu tous les outils nécessaires dans cette école pour le faire ?
La base de l’enseignement de l’école d’agriculture est excellente. Cela reste quelque chose de relativement personnel notamment au niveau de l’implication que chacun apporte à sa formation. Les entreprises formatrices ont également un grand rôle à jouer dans la formation de ses apprentis.
Quels sont les bons souvenirs que tu as gardé de ce cursus ?
Le bâtiment est un lieu emblématique du Valais. Ce n’est pas un bâtiment purement scolaire. On ressent le vécu et l’histoire de cet établissement avec une ambiance atypique. J’ai aussi gardé de bons souvenirs de mes professeurs et des gens de ma classe avec qui je me suis très bien entendu.
Pour quel genre de personne conseillerais-tu cette école ?
Je conseillerai cette école à toutes les personnes qui ont une sensibilité pour la nature, l’environnement, mais surtout pour la conservation du patrimoine valaisan.
Comment vois-tu ce métier dans l’avenir ?
Ce métier a un bon essor dans l’avenir. De plus en plus de personnes veulent avoir leurs propres extérieurs et ont donc besoin d’un certain nombre de conseils de la part de professionnels.
Ce métier connait-il une constante augmentation depuis un certain nombre d’années ?
Oui, ce métier connait une nette augmentation depuis quelques années. On pourrait même dire qu’une sphère s’est créée autour de cette profession. Le paysagiste n’est plus vu comme quelqu’un qui fait uniquement des créations en maçonnerie. L’aspect de la biodiversité, de la nature et l’utilisation d’essences indigènes sont des points essentiels sur lesquels les gens apprécient d’être conseiller par des professionnels.
Aurais-tu quelque chose à ajouter pour compléter cet interview ?
Non, je pense que tout me paraît clair.
Alors, merci beaucoup de m’avoir accordé du temps pour cet interview et belle fin de journée !

2019
Zane Hald obtient son CFC de caviste
Entretien par Loïc Weber, apprenti caviste en 2ème année
Bonjour Zane, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Zane Hald, je suis originaire des USA. Caviste de formation j’ai suivi pendant 3 ans cette formation à Châteauneuf.
Peux-tu nous résumer rapidement ton parcours professionnel ?
J’ai travaillé pendant 5 ou 6 ans comme caviste en Oregon et en Californie mais aussi en Nouvelle-Zélande dans la région de Marlborough.
Pourquoi as-tu choisi le métier de caviste et le domaine du vin ?
Afin de pouvoir combiner travail et voyage en travaillant par exemple dans d’autres régions ou d’autres pays.
Quel est l’aspect que tu préfères dans ton métier ?
L’organisation, être payé pour être organisé, cela fait du bien parfois.
En quelles années et combien de temps as-tu fréquenté l’école ?
J’ai commencé fin 2016 et j’ai terminé en 2019.
Quelles connaissances avais-tu déjà avant ta formation ?
J’étais déjà au clair niveau pratique quand j’ai commencé la formation mais je n’avais pas le CFC ni la maîtrise de la langue pour travailler en Suisse, on m’a donc fortement conseillé de faire le CFC.
Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir la formation en école ?
Apprendre le français et obtenir le CFC afin de pouvoir travailler en entreprise légalement.
Comment et quand as-tu entendu parler de Châteauneuf pour la première fois ?
C’est surtout ma femme, étant originaire de la région, qui m’a conseillé cette école et aussi le fait que Châteauneuf soit plus proche que Marcellin.
A t’il été difficile pour toi dont le français n’est pas la langue maternelle de suivre les cours ?
J’étais surtout perdu durant les quatre premières semaines, par la suite mon niveau en français s’est amélioré et j’ai pu suivre les cours normalement.
Combien étiez-vous en cours durant ta formation ?
Nous étions 11 durant les 2 premières années et 2 ou 3 personnes nous ont rejoint pour certains cours durant la dernière année.
Quelle était l’ambiance général au sein de l’établissement et de ta classe ?
En général l’ambiance était cool et respectueuse, après les différences d’âge entre les élèves faisais que certains étaient plus turbulents que d’autres.
Quelles étaient tes matières favorites ou que tu trouvais les plus intéressantes durant les cours ?
Les murs en pierres sèches vu que c’était la première fois que j’en voyais, la mécanique toujours utile à connaître et juste le fait de revoir la théorie et le vocabulaire en français ce qui m’a beaucoup aidé.
Quelles matières mériteraient selon toi à être plus approfondies durant la formation ?
L’aspect pratique mériterait d’être plus mis en avant durant les cours car la théorie c’est bien mais la pratique aide à mieux comprendre la matière. Juste pouvoir travailler avec quelques tuyaux ou pompes serait bien.
Qu’as-tu pensé des infrastructures offertes par l’établissement ?
Le bâtiment était vieux «rire», au final le bâtiment ainsi que les salles de classe étaient spacieux et correct c’est bien.
Selon toi, quels points mériteraient d’être amélioré pour l’école ?
Les horaires mériteraient selon moi d’être beaucoup plus regroupé afin de renforcer l’aspect pratique et de mieux travailler avec les saisons.
Comment vois-tu l’évolution du métier et de la formation de caviste dans les prochaines années ?
Avec l’avancement de la technologie il serait bien que la formation s’intéresse plus aux nouvelles technologies liées au métier avec par exemple le contrôle des machines par WI-FI.
Quels a été ton meilleur souvenir ou ton meilleur moment durant ta formation ?
Ma collègue Chloé et son rire très communicatif vu qu’avant de travailler tous deux dans la même cave nous étions en cours ensemble.
Y avait-il des activités annexes organisées par l’école durant ta formation et si oui, y a tu participé et auxquelles ?
Oui, j’ai par exemple fait du tir à l’arc, c’était très sympa. Je n’ai malheureusement pas participé à des journées de ski, elles avaient été annulées à cause de mauvaises conditions il me semble.
À l’exception de caviste une autre formation proposée à l’école t’intéressait ou aurait pu te convenir pour une formation complémentaire ?
Non pas vraiment, je me suis contenté de la formation de caviste, j’ai déjà travaillé dans les vignes, mais je n’ai pas ressenti le besoin de faire par exemple la formation de viticulteur.
Au final qu’as-tu pensé de ton passage à Châteauneuf et de ta formation ?
J’ai bien aimé mon passage à Châteauneuf, j’ai surtout apprécié les camps, les activités annexes ainsi que les cours interentreprise qui permettent de rencontrer d’autres personnes.
Pour conclure, je tiens à remercier mon collègue Zane d’avoir accepté de partager son expérience professionnelle avec moi ainsi que d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je remercie aussi Monsieur Girod pour son aide et son suivie durant la réalisation de ce projet.

2021
Léo Portmann obtient son CFC de maraîcher
Compte rendu de l’entretien par Igor Jardim, apprenti maraîcher de 2ème année.
Léo Portman est un ancien élève sorti il y a peu de l’école d’agriculture du Valais. Il débute actuellement une exploitation maraîchère à tendance communautaire se situant à Tolochenaz dans le canton de Vaud.
D’un air cocasse et prétentieux, ce personnage charismatique se présente lui-même comme étant un jeune maraîcher très talentueux.
La discussion prenant forme et le sujet de l’école de châteauneuf lancé. Ses premiers souvenirs étaient ceux de cette bibliothèque pleine de ressources inestimables qu’il avait envie d’explorer, mais en ce temps-là, pour certaines raisons administratives, l’accès pour les élèves était suspendu et donc il en garde une certaine frustration. Il rebondit ensuite:“J’étais le seul élève de Suisse romande.” “C’était pas forcément évident d’être yeux dans les yeux avec les prof.” raconte-t-il avec un sourire en coin.
Il explique que son parcours fut spécial du fait qu’il effectua une pause au cours de sa formation et qu’il était fier d’enfin avoir mené son projet à terme et le referait si c’était à refaire. A la question « estimez-vous avoir reçu toutes les armes nécessaires pour relever les défis à venir liés à votre métier ? », il répond avec un grand sourire: » Le réchauffement climatique ?, Non. »
Il s’exprime également sur les heures de sport qu’il trouve inutiles au vue de la dépense physique quotidienne de notre métier. « Il faut faire sauter les périodes de sport. » s’exclame t il, « faire des heures de fumure à la place. » préconise t’il.
Bien conscient du fait que la formation était quand même d’excellente qualité et les professeurs investis, mais le temps restreint, il ajoute « On apprend l’essentiel » avec quand même ce sentiment qu’elle pourrait être plus complète.
Quant à l’annonce du nom du nouveau directeur, il eut un instant d’étonnement puis un grand sourire, se rappelant de bons souvenirs de ce personnage haut en couleurs. Dans l’ensemble, il m’avoue avoir apprécié tous les professeurs qu’il a pu avoir à l’école. Le temps passé dans ce beau pays qu’est le Valais avec une certaine nostalgie.
Quant aux générations futures? « Amusez vous » nous dit t’il. « Prenez des vacances! Trouvez vous une ferme et vite! Au boulot! Vous verrez!! C’est marrant!!! »